CSRD 2025 : une simplification qui inquiète les entreprises responsables



Le 13 octobre 2025, la commission des affaires juridiques du Parlement européen a voté un projet de « simplification des règles de durabilité ». Présentée comme un allègement administratif, cette refonte du cadre CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque pourtant un tournant : celui d’un recul dans les ambitions européennes en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Chez SMConseil, nous aidons les dirigeants à comprendre ce que ces évolutions impliquent concrètement pour leur stratégie de reporting et de conformité extra-financière.

1️⃣ Ce qui change : des seuils beaucoup plus élevés

Désormais, seules les entreprises de plus de 1 000 salariés et réalisant plus de 450 M€ de chiffre d’affaires seraient soumises à l’obligation de reporting extra-financier conforme aux normes européennes.
👉 Résultat : des milliers d’entreprises, notamment ETI et PME, sortent du périmètre de la CSRD.

Pour les structures plus petites, le reporting deviendrait volontaire, sur la base de lignes directrices non contraignantes.

2️⃣ Devoir de vigilance : une obligation réservée à une élite

La directive sur le devoir de vigilance suit la même logique restrictive.
Seules les entreprises de plus de 5 000 salariés et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires resteraient concernées.
Autre changement : la vigilance préventive serait remplacée par une gestion réactive du risque, n’obligeant à agir qu’en cas de problème identifié.

Cela revient à attendre les incidents plutôt que de les prévenir, un vrai changement de paradigme dans la culture RSE.

3️⃣ Un effet domino sur les chaînes de valeur

Les grandes entreprises soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de données ESG de la part de leurs fournisseurs non soumis.
Ce verrou réglementaire pourrait affaiblir la traçabilité et la transparence des chaînes d’approvisionnement, pourtant essentielles pour mesurer l’impact réel des activités.

4️⃣ Un risque de décrochage européen

Alors que la Chine et les États-Unis renforcent leurs cadres de transparence climatique et sociale, l’Europe semble faire marche arrière.
Ce recul pourrait affaiblir la compétitivité et la crédibilité des entreprises européennes engagées.

5️⃣ Que faire pour anticiper ?

Même si le texte n’est pas encore définitif (vote en plénière prévu le 24 octobre 2025), les dirigeants ont tout intérêt à maintenir leurs démarches de reporting et d’évaluation ESG.

SMConseil recommande :
✅ de conserver les indicateurs clés déjà suivis,
✅ d’identifier les risques extra-financiers majeurs,
✅ de valoriser les démarches volontaires de durabilité comme avantage concurrentiel.

Conclusion

Cette simplification de la CSRD pourrait soulager administrativement certaines entreprises, mais elle fragilise la cohérence européenne en matière de durabilité.
Le véritable enjeu n’est pas de produire moins de rapports, mais de produire des informations plus pertinentes, comparables et utiles pour piloter la performance globale.

💡 Chez SMConseil, nous accompagnons les dirigeants dans la mise en place de stratégies RSE pragmatiques, adaptées à la taille et à la maturité de leur organisation.

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