Retards de paiement : comment protéger les entreprises ultramarines


Les retards de paiement restent un facteur critique pour les entreprises ultramarines.
En 2025, alors que le retard moyen en France métropolitaine est d’environ 19 jours, les données de l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’outre-mer) confirment que les DROM-COM (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte, Polynésie, Nouvelle-Calédonie) connaissent encore des délais très au-dessus de la moyenne nationale.

Des retards chroniques confirmés par l’IEDOM

Selon le Rapport annuel 2024 de l’IEDOM sur les délais de paiement publics et privés, la situation se dégrade ou reste tendue dans la plupart des territoires :

📌 Les retards moyens dans les DROM dépassent donc de 10 à 20 jours les standards métropolitains.
Pour les entreprises ultramarines, ces décalages représentent un BFR (besoin en fonds de roulement) structurel difficile à absorber, en particulier pour les TPE.

Pourquoi les DROM-COM sont particulièrement exposés

L’IEDOM et l’Insee soulignent plusieurs causes structurelles :

  • Insularité et éloignement administratif : délais logistiques + lenteur de validation des factures publiques.

  • Dépendance au secteur public et parapublic : poids de la commande publique, souvent réglée au-delà du délai légal de 30 jours.

  • Sous-capitalisation : les PME ultramarines ont des fonds propres inférieurs de 25 à 30 % à leurs équivalents métropolitains (IEDOM, Panorama économique 2024).

  • Accès restreint au crédit : taux de refus et coût du financement plus élevés (IEDOM, Conditions de financement Outre-mer 2024).

Trois leviers concrets pour se protéger

1. Encadrer sa politique de paiement

  • Insérer les pénalités de retard et les clauses d’acompte obligatoire dans chaque contrat.

  • Utiliser un suivi automatisé des relances.

  • Exiger un paiement partiel à l’avancement pour les marchés publics (autorisé par le Code de la commande publique).

2. Mobiliser les solutions financières locales

Les principaux dispositifs identifiés par l’IEDOM et la DGOM :

  • BPI France Outre-mer : garanties sur affacturage et avances sur factures.

  • France Active Outre-mer / Initiative DOM : renforcement du fonds de roulement.

  • FEDER et FSE+ (2021–2027) : financement de la digitalisation comptable et des outils de gestion.

  • Plan Résilience et AFD Outre-mer : prêts participatifs pour le BFR.

3. Anticiper la facturation électronique 2026

  • Entrée en vigueur : 1er septembre 2026 (grandes entreprises et ETI), puis 1er septembre 2027 (PME et TPE).

  • Objectifs : réduire les délais de traitement, suivre l’état des paiements en temps réel, lutter contre la fraude à la TVA.

  • Outils : Chorus Pro, Portail Public de Facturation (PPF), plateformes partenaires certifiées.

💡 Les entreprises ultramarines ont tout intérêt à anticiper cette réforme dès 2025, notamment via les programmes régionaux de transition numérique.

En pratique : aides activables par territoire

Conclusion

Les données de l’IEDOM confirment ce que vivent les dirigeants ultramarins :
- les retards de paiement ne sont pas une fatalité, mais un risque systémique à piloter activement.

En combinant une politique de paiement stricte, la mobilisation des outils publics et la transition numérique de la facturation, chaque entreprise peut renforcer sa résilience financière.


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📚 Sources principales

  1. IEDOM – Rapport annuel 2024 : Délais de paiement dans les DROM

  2. IEDOM – Évolution des délais de paiement dans les DCOM de la zone euro (2024)

  3. Banque de France – Observatoire des délais de paiement 2024

  4. IEDOM – Panorama économique des Outre-mer 2024

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